L'économie suisse au printemps 1990
Quelques signes de ralentissement
Même si l'activité s'est calmée dans l'industrie au premier trimestre 1990, il n'en demeure pas moins que la marche des affaires a été meilleure que ce que les entreprises interrogées avaient prévu il y a trois mois encore. Un nouveau ralentissement s'annonce pour le deuxième trimestre. Les entreprises industrielles s'attendent malgré tout à une augmentation des ventes suisses et des exportations par rapport à 1989. L'accroissement des bénéfices sera cependant moins prononcé que l'année passée.
Industrie:
les chefs d'entreprise interrogés s'attendent à une diminution de
l'entrée des commandes entre avril et juin 1990. Quant à la production, elle
demeurera élevée pour l'instant.
Construction:
compte tenu des nombreux ordres en carnet, la production
augmentera une nouvelle fois au deuxième trimestre, tandis que l'entrée des
commandes diminuera.
Commerce de détail:
compte tenu de l'accroissement des ventes, les gros
distributeurs interrogés envisagent d'étendre leurs surfaces de vente.
Tourisme:
les directeurs d'offices de tourisme ont retrouvé leur optimisme
pour la saison d'été 1990, après les mauvais résultats de l'hiver 1989/90
consécutifs au manque de neige.
Le "Panorama conjoncturel" paraît trimestriellement
Bonne marche des affaires dans l'industrie
La marche des affaires est demeurée bonne dans l'industrie suisse au
premier trimestre 1990
. Dans les 200 entreprises interrogées en mars, les
principaux indicateurs que sont l'entrée des commandes, les ventes et la
production étaient notablement supérieurs à leur niveau de l'année précédente à
pareille époque; comparativement à l'enquête de décembre 1989, la croissance
s'est pourtant atténuée. L'évolution effective a toutefois été meilleure que ce
que les entreprises avaient prévu il y a trois mois encore. S'étant élevée à
89,3%, l'utilisation moyenne des capacités de production durant les trois
premiers mois de cette année est restée au niveau élevé du quatrième trimestre
1989 et elle s'est ainsi accrue de 1,6% d'une année à l'autre.
Les perspectives demeurent favorables pour le
deuxième trimestre
. Se basant
sur l'évolution positive enregistrée entre janvier et mars, les entreprises
interrogées s'attendent à un essor moins vigoureux, notamment en ce qui
concerne l'entrée des commandes.
Par rapport à l'année passée, les principaux indicateurs progresseront
toutefois sensiblement. Les pronostics sont particulièrement optimistes pour la
production et les ventes, puisque 51% des chefs d'entreprise consultés
prévoient un nouvel accroissement de la production et 61% une augmentation des
ventes.
Les tendances sont diverses si l'on considère l'
ensemble de 1990
. Si 65%
des entreprises tablent sur un accroissement des ventes par rapport à 1989, 13%
seulement d'entre eux escomptent également un accroissement du bénéfice. Par
ailleurs, -- s'appuyant sur les résultats probables du deuxième trimestre --,
12% des chefs d'entreprise sont d'avis que la marche des affaires continuera de
s'améliorer au second semestre.
Comme d'habitude, l'évolution diverge d'un secteur à l'autre. Au premier trimestre, les entreprises de l'alimentation et, surtout, de la chimie ont noté une évolution particulièrement favorable de l'entrée des commandes et des ventes. De plus, les entreprises chimiques ont fait état d'une forte augmentation de la production. En revanche, l'entrée des commandes et les ventes ont nettement moins bien évolué dans la métallurgie. Pour le deuxième trimestre, les entreprises de ce secteur comme celles de l'alimentation sont moins optimistes que la moyenne des entreprises interrogées. Les perspectives concernant le développment de la production et des ventes sont par contre particulièrement favorables pour les entreprises du papier et de la chimie.
Moins d'ordres suisses
L'entrée des commandes a continué de bien évoluer au cours des trois premiers mois de cette année. Même si le solde net (différence entre les annonces de progression et de recul), qui s'est établi à +47 points, était inférieur de 5 points à celui de la fin du quatrième trimestre 1989, il dépassait de 8 points les prévisions émises lors de notre enquête de décembre. La croissance moins prononcée était due en premier lieu au développment des ordres en provenance de Suisse, dont le solde net a régressé de +44 points au dernier trimestre 1989 à +35 points entre janvier et mars de cette année. Par contre, le solde positif s'est accru en ce qui concerne les commandes étrangères. Pour le deuxième trimestre, on s'attend à un ralentissement de la croissance tant pour les ordres suisses que pour les commandes étrangères. Les prévisions sont supérieures à la moyenne de tous les secteurs dans l'industrie chimique et inférieures à la moyenne dans la métallurgie et -- en ce qui concerne les commandes en provenance de l'étranger -- dans l'alimentation.
Faible diminution de la production
Déjà en progression de 2% en 1989, la production de l'industrie suisse s'est encore accrue au premier trimestre 1990. 24% de chefs d'entreprise interrogés ont annoncé une production supérieure à celle du trimestre précédent et 42% une production plus élevée que celle de janvier-mars 1989. La production a été inférieure à la moyenne de tous les secteurs notamment dans les grandes entreprises de l'alimentation. L'accroisssement a en revanche été particulièrement sensible dans l'industrie du papier, dans la métallurgie ainsi que dans la chimie. Concernant l'évolution au deuxième trimestre, on ne prévoit pas de ralentissement notable, puisque 39% des entreprises escomptent une production plus élevée que celle de la période comparable de 1989. Une forte augmentation est notamment attendue par les entreprises chimiques. A fin mars 1990, la réserve de travail était supérieure tant à celle de fin mars 1989 qu'à celle de fin décembre 1989. Pour le deuxième trimestre, il n'y a plus que 22% des entreprises interrogées qui tablent sur une augmentation de la réserve de travail par rapport à celle de l'année passée à pareille époque.
Utilisation des capacités et emploi
Au premier trimestre, l'utilisation moyenne de l'appareil de production s'établissait à 89,3%, soit 1,6 point de plus qu'un an auparavant. En dépit de l'assèchement du marché de l'emploi, 23% des entreprises interrogées ont augmenté leurs effectifs. L'augmentation a été particulièrement marquée dans la chimie. La progression sera probablement moins forte au deuxième trimestre, puisque seuls 13% des chefs d'entreprise ayant répondu à notre enquête envisagent d'engager encore du personnel.
Augmentation des ventes et des prix de vente
Au cours des trois premiers mois de cette année, les ventes se sont nettement mieux développées que ce qu'avaient prévu les entreprises lors de l'enquête de décembre. Comparativement au premier trimestre 1989, 61% des entreprises ont fait état d'une augmentation des ventes globales et 45% d'un accroissement des exportations. Ce sont surtout l'industrie de l'alimentation et la chimie qui ont annoncé une progression de leurs ventes globales; cette dernière a en outre connu un véritable boom des exportations. Pour avril-juin, plus de la moitié des entreprises interrogées escomptent une augmentation des ventes globales et plus d'un tiers d'entre elles une progression des livraisons à l'étranger.
Au premier trimestre, les stocks de produits finis sont demeurés inchangés par rapport à ceux de janvier-mars 1989 et ont légèrement haussé par rapport à ceux du dernier trimestre de l'année passée. En raison des débouchés favorables et de la pression exercée par les coûts, 47% des entreprises interrogées ont relevé leurs prix de vente au cours des trois premiers mois de cette année. 67% des chefs d'entreprise ont annoncé des prix de vente supérieurs à ceux du dernier trimestre de 1989. Les prix devraient continuer de hausser durant les prochains mois, vu que 13% des entreprises interrogées prévoient de nouvelles majorations entre avril et juin.
Evolution positive des ventes en 1990
Selon notre enquête de mars, 74% (enquête de décembre: 83%) des entreprises prévoient une augmentation des ventes pour l'ensemble de 1990 par rapport à 1989, tandis que 9% d'entre elles, comme c'était déjà le cas il y a trois mois, craignent une diminution. L'optimisme est particulièrement répandu dans l'industrie des machines, dans l'alimentation et dans la chimie, alors que les prévisions sont inférieures à la moyenne des secteurs dans la métallurgie et les arts graphiques.
La plupart des chefs d'entreprise ayant participé à notre enquête sont aussi confiants en ce qui concerne le développement des exportations en 1990, 59% d'entre eux prévoyant une progression et 9% seulement un recul. Contrairement aux pronostics concernant l'évolution des ventes globales, les prévisions relatives aux exportations sont plutôt mauvaises dans l'industrie de l'alimentation, alors que les entreprises des arts graphiques tablent sur des taux de croissance supérieurs à la moyenne de tous les secteurs.
L'augmentation des bénéfices devrait se ralentir par rapport à 1989, année au cours de laquelle la plupart des firmes avaient enregistré d'excellents résultats, puisque 36% seulement des entreprises interrogées escomptent une progression, tandis que 23% craignent une diminution. Les perspectives sont nettement inférieures à la moyenne de tous les secteurs dans la métallurgie et l'industrie du papier; par contre, elles sont supérieures dans l'industrie des machines.
Une tendance analogue se dégage pour ce qui a trait à la marche des affaires au
second semestre 1990. Seuls 12% des chefs d'entreprise interrogés s'attendent à
une nouvelle amélioration, tandis que 78% -- parmi lesquels la plupart des
grandes entreprises -- prévoient à une tendance identique à celle des six
premiers mois.
Situation et prévisions dans divers secteurs
Construction
Selon la comptabilité nationale, la valeur réelle des prestations s'est accrue de 6,1% en 1989. Au quatrième trimestre, ce taux de croissance a augmenté à 6,8% sous l'effet de l'accroissement de plus de 20% du volume de constructions à usage commercial et industriel, après une progression de 4,7% seulement au troisième trimestre. En 1989, la valeur réelle des constructions dans les secteurs logements et génie civil a été inférieure à celle de l'année précédente. Selon une enquête faite par la Société suisse des entrepreneurs, l'entrée globale des commandes a progressé de 4,6% en valeur nominale en 1989, ce qui était dû à l'amplification de la demande de constructions à usage commercial et industriel. En revanche, la construction de logements a stagné. A la fin de l'année passée, ce secteur économique occupait 110'140 personnes, soit 2,8% de plus qu'un an auparavant.
Au
premier trimestre 1990
, la demande a continué de fléchir.
Parmi les quarante entrepreneurs interrogés, qui employaient 25'500 personnes,
8% dans le bâtiment et 25% dans le génie civil ont annoncé une diminution de
l'entrée des commandes par rapport à l'année passée. Malgré une nouvelle
augmentation des constructions, notamment dans le bâtiment, la réserve de
travail était supérieure à celle d'un an auparavant dans un tiers des
entreprises ayant participé à notre enquête. Quant aux prix, ils se sont accrus
entre décembre 1989 et mars 1990, surtout dans le bâtiment. 66% des entreprises
nous ayant répondu ont fait état d'effectifs inchangés en mars comparativement
à ceux de l'année précédente à pareille époque; 24% d'entre elles ont annoncé
une augmentation.
Pour le
deuxième trimestre
, les entreprises s'attendent dans l'ensemble à
un recul de l'entrée des commandes par rapport à avril-juin 1989. 24% des
entrepreneurs ayant participé à notre enquête annoncent une augmentation des
commandes, 45% une situation inchangée et 31% une diminution. En raison de la
réserve de travail élevée, en particulier dans le bâtiment, la production sera
supérieure à celle du premier trimestre.
Jusqu'à fin juin, les effectifs demeureront inchangés par rapport à l'année
passée dans 65% des entreprises et augmenteront dans 15% d'entre elles. Par
ailleurs, les prix stagneront dans le bâtiment et reculeront légèrement dans le
génie civil.
Les entrepreneurs envisagent d'élargir une nouvelle fois leurs capacités en 1990: 14% des entreprises du bâtiment et 24% de celles de génie civil signalent une extension de leur équipement technique par rapport à 1989.
Commerce de détail
Selon notre enquête, tous les gros distributeurs ont enregistré au premier trimestre 1990 des chiffres d'affaires supérieurs à la même période de 1989. Dans les secteurs alimentation, boissons et tabac, la progression s'est située entre 2 et 7%. Elle a été plus faible dans l'industrie du textile et de l'habillement. La croissance s'est poursuivie dans les autres secteurs non alimentaires. Dans l'ensemble, l'évolution des affaires a été un peu meilleure au premier trimestre 1990 que ce que notre enquête de décembre 1989 ne laissait prévoir.
Tous les gros distributeurs s'attendent à une nouvelle progression des ventes au deuxième trimestre. Toutefois, les secteurs du textile et de l'habillement devraient marquer une certaine stagnation. Ces estimations devraient se confirmer pour l'ensemble de l'année. Les participants à l'enquête escomptent une croissance du chiffre d'affaires de 2 à 6%. L'augmentation la plus importante est attendue dans les secteurs alimentation, boissons et tabac, tandis que les ventes des autres secteurs non alimentaires, et surtout du textile et de l'habillement devraient progresser plus modestement. Les prix de vente moyens augmenteront encore en 1990, en particulier dans les secteurs alimentation, boissons et tabac. La majorité des gros distributeurs estiment qu'en 1990 la marge brute de l'industrie du textile et de l'habillement dépassera celle de 1989, plus de la moitié d'entre eux s'attendant à une marge brute inchangée dans les secteurs alimentation, boissons et tabac.
80% des chefs d'entreprise prévoient pour 1990 un agrandissement des surfaces de ventes de l'ordre de 1 à 4%. La plupart ont également l'intention d'augmenter leurs effectifs. Le personnel occupé à plein temps devrait progresser de 2 à 3% et celui à temps partiel même de 2 à 7%.
La moitié des entreprises n'acceptent toujours pas les cartes de crédit comme
moyen de
paiement. Toutefois, certaines d'entre elles proposent à titre d'essai le
paiement au moyen de la carte eurocheque ou Postomat (TEF/TPV). Seuls 2 à 6% de
la clientèle utilisent la carte de crédit lorsqu'elle est acceptée. Ce taux se
situe cependant entre 15 et 20%, quand le magasin offre sa propre carte. La
carte de débit, avec laquelle le compte d'un client est immédiatement débité
lors d'un achat, n'a été adoptée jusqu'ici que par quelques rares
entreprises.
Tourisme
Les prévisions optimistes pour l'ensemble de la saison d'hiver 1989/90 (novembre-avril), émises lors de notre enquête de début janvier, ne se sont pas confirmées en raison du manque de neige. A la mi-mars, les deux tiers des 27 offices du tourisme des principales stations interrogés annonçaient un recul des nuitées par rapport à la période comparable de 1989. Seules sept stations ont signalé une augmentation. Les touristes suisses et étrangers ont contribué dans la même mesure à ce résultat. On a cependant noté de grandes divergences d'une région à l'autre. Tous les offices du tourisme de l'Oberland bernois et la majorité de ceux des Grisons ont fait état d'une diminution des nuitées. Par contre, la majorité des stations valaisannes ont communiqué sinon une augmentation des hôtes du moins une situation inchangée. Quant à la parahôtellerie, environ la moitié des stations ont enregistré un recul des nuitées.
Les 49 directeurs d'offices du tourisme interrogés se montrent optimistes pour
la saison d'été (mai-octobre). Deux tiers d'entre eux tablent sur une
augmentation du nombre d'hôtes par rapport à l'été 1989, un quart n'escomptant
pas de changement. On se montre un peu plus optimiste en ce qui concerne les
étrangers. Les raisons invoquées sont la faiblesse du franc suisse, les efforts
faits en matière de publicité à l'étranger, ainsi que les problèmes écologiques
des stations balnéaires de la Méditerranée. On attend davantage de vacanciers
d'Allemagne fédérale, d'Italie et des Etats-Unis. Plus de la moitié des
directeurs d'offices du tourisme escomptent également une augmentation des
vacanciers suisses, les séjours en montagne étant toujours plus prisés. Quant à
la parahôtellerie, presque tous les offices du tourisme prévoient une
augmentation des nuitées ou tout au moins une situation inchangée.
Les "dragons" asiatiques: du boom des exportations à la frénésie de consommation?
La croissance économique des quatre "dragons" (Hongkong, Singapour, Corée du Sud et Taïwan) continuera de ralentir en 1990. En effet, le déplacement des exportations vers la demande intérieure ne suffira pas à équilibrer l'augmentation des importations. Estimée à quelque 5%, elle demeurera néanmoins supérieure à l'expansion mondiale (3%). L'essoufflement de la demande extérieure des pays industriels ne sera plus entièrement compensée par les facteurs de croissance du marché intérieur de ces pays asiatiques. L'ajustement structurel de l'industrie et l'accroissement des échanges interrégionaux offrent toutefois des opportunités à moyen terme.
Forces productives axées sur l'exportation
Les quatre nouveaux pays industriels (NPI) ont réalisé un produit intérieur brut (PIB) de $US 373 milliards en moyenne des années 1987 à 1989. Cela correspond à 14% environ du PIB japonais et à 8% du PIB américain. Le revenu par habitant a plafonné à $US 5'300 en moyenne durant cette période, contre $US 21'900 au Japon et $US 19'700 aux Etats-Unis (cf. tableau 1).
Dans les années quatre-vingt, la croissance en termes réels des NPI a atteint 7,4% par an en moyenne. Leur performance a été nettement supérieure à celle de l'économie mondiale (3,5% par an), la Corée du Sud prenant la tête avec 8,1%, Singapour fermant la marche avec 7%. Jusqu'à ces dernières années, le solde net des exportations a été l'un des principaux moteurs de la forte expansion. Des quatre, la Corée du Sud et Taïwan sont ceux qui ont élaboré la stratégie de croissance axée sur les exportations la plus conséquente, adoptant entre autres une politique de dévaluation systématique de la monnaie, surtout vis-à-vis du dollar, très ferme dans la première moitié de la décennie. La fébrilité économique aux Etats-Unis aidant, il en a résulté un accroissement massif des exportations en direction du marché américain. En 1989, 35% environ des exportations de biens de la Corée du Sud et de Taïwan étaient destinés aux Etats-Unis, alors que la part de Singapour et de Hongkong ne dépassait pas 25%. Au Japon, deuxième débouché, les parts s'établissaient à quelque 20% pour les deux premiers "dragons" et à 10% environ pour les deux autres Etats.
Des exportations ...
Le protectionnisme croissant du Congrès américain à l'égard des "dragons" asiatiques depuis le milieu des années quatre-vingt est dû avant tout au déséquilibre des échanges bilatéraux avec Taïwan et la Corée du Sud, mais aussi à leurs entraves commerciales. Ainsi, les parts de ces deux pays au déficit commercial américain ont atteint 9% et 4% en 1986, contre 4% et 1% pour Hongkong et Singapour, qui ont appliqué une politique de libre-échange. A noter cependant que le Japon et l'Allemagne fédérale, principaux concurrents sur le marché américain, ont contribué pour 36% et 10% au déficit américain.
Abstraction faite de la pression des Etats-Unis, l'ajustement de la politique commerciale des NPI a été rendu nécessaire pour des raisons économiques. En effet, les excédents commerciaux croissants s'étant traduits, surtout à Taïwan et en Corée du Sud, par une expansion des réserves de devises, les plus grandes liquidités en résultant pour l'économie n'étaient plus entièrement absorbées par l'augmentation de la demande monétaire dictée par la conjoncture. En outre, la réduction du chômage à 1,7% en moyenne (croissance économique) avait entraîné une flambée des salaires réels, d'où consommation accrue de biens nationaux et étrangers.
Ces dernières années, la Corée du Sud et Taïwan ont sensiblement réévalué leurs monnaies (en termes réels) vis-à-vis de leurs partenaires commerciaux (cf. graphique 1) et partiellement libéralisé leurs politiques d'importation. En 1989, les NPI ont pratiqué des taux de change du niveau de 1986 pour Hongkong et Singapour, de 1983/84 pour la Corée du Sud, voire même supérieurs à ceux de 1981 dans le cas de Taïwan.
... à la consommation
L'augmentation de la demande, générée par les hausses de revenus et la diminution du prix des biens étrangers, a entraîné un accroissement considérable des importations (20% en moyenne de 1987-89, contre 8% entre 1984-86). Progressant de 10% en moyenne de 1987-89, la consommation des ménages privés a été plus animée que durant les trois années précédentes (7%). De 16% en moyenne, le taux d'expansion en termes réels des exportations des NPI n'a que légèrement augmenté par rapport à 1984-86 (13% par an), dans un contexte de léger ralentissement de la croissance des pays industriels. La dynamique des exportations de la Corée du Sud et de Taïwan s'est essoufflée (moyenne 1987-89: 11%; 1984-86: 14%), en raison surtout de la nouvelle situation concernant les relations de change. S'engouffrant dans la brèche, Hongkong, Singapour et des nouveaux venus (Thaïlande, Malaysia et Indonésie) en ont partiellement profité pour élargir leurs parts à divers marchés étrangers. L'excédent commercial global des NPI s'est réduit de $US 19,1 milliards en 1986 à $US 15,4 milliards en 1989, Taïwan en supportant la plus grande part (cf. graphique).
Vers la fin de 1989, certains NPI ont un peu freiné leur politique de réévaluation de la monnaie, afin de faciliter l'adaptation de l'industrie d'exportation. A cela s'est ajouté le fait qu'entre temps les taux de change ont fluctué approximativement autour de la parité des pouvoirs d'achat et que les excédents commerciaux ont globalement diminué.
Les parts des NPI au déséquilibre commercial américain se sont accrues en 1989, sauf pour Hongkong, malgré les mesures d'ajustement des échanges (Taïwan: 12%, Corée du Sud: 6%, Singapour: 2%). Si la bonne adaptation de l'industrie d'exportation de ces pays, qui ont partiellement compensé par une meilleure productivité les coûts plus élevés générés par des taux de change défavorables et l'alourdissement des charges salariales, n'a pas été étrangère à ce phénomène, les conditions structurelles aux Etats-Unis et dans les NPI, ainsi que le fait que ces derniers continuent de pratiquer certaines entraves commerciales, ont également joué un rôle.
Perspectives
Le PIB des NPI a progressé de 9,2% en moyenne des années 1987-89 (1984-86: 8,3%), malgré le déplacement de la demande extérieure vers la demande intérieure. Depuis 1988, son essoufflement est toutefois constant. Les quatre pays asiatiques n'ont pas réussi à compenser le ralentissement de la demande des pays industriels (PIB 1989: + 3,5%; 199O: 3%) par la croissance interne, alors que les importations augmentaient. Cette orientation du commerce extérieur se poursuit en 1990. Depuis 1988, les NPI se caractérisent par une politique budgétaire expansionniste, mais assez prudente du fait de certains goulets d'étranglement dans les capacités de production et d'une légère résurgence de l'inflation. En 1990, les augmentations réelles des salaires devraient être moins fortes et on prévoit un nouveau tassement de la progression du PIB à 5% environ (1989: 6,3%).
On peut tabler à moyen terme sur une expansion économique encore un peu moins soutenue des NPI asiatiques, ne serait-ce qu'en raison des mesures internationales prises pour éliminer progressivement les déséquilibre mondiaux des balances commerciales. Le potentiel de croissance demeure néanmoins intact: restructurations industrielles en vue d'une production davantage déterminée par le facteur capital (avec aussi encouragement des investissements étrangers); expansion des échanges interrégionaux dans la zone asiatique et du Pacifique, surtout avec des pays prospères comme la Thaïlande, la Malaysia et l'Indonésie. Parallèlement, des transferts plus nombreux d'industries (encore partiellement) de main-d'oeuvre devraient être envisagés, pour permettre une concentration sur les avantages comparatifs de coûts .
Cet article est basé sur une étude régionale du département Economie politique de l'UBS, parue en février 1990. Les développements et les perspectives économiques de 11 pays de la zone du Pacifique y sont analysés et comparés. Il s'agit des Etats suivants: Australie, Chine, Hongkong, Indonésie, Corée du Sud, Malaysia, Nouvelle-Zélande, Philippines, Singapour, Thaïlande et Taïwan. L'étude peut être commandée auprès du département Economie politique de l'Union de Banques Suisses, case postale, 8021 Zurich. Elle n'est disponible qu'en allemand.
Les 25 ans de l'Ecole de Banque et de Cadres UBS
Hormis la formation des apprentis dont les débuts remontent au siècle passé, le perfectionnement interne du personnel de la banque ne s'est développé qu'au cours des dernières décennies. Son origine vient de la pénurie de personnel qualifié qui incita l'UBS à recruter également des collaborateurs ne bénéficiant pas d'une formation bancaire et à les initier elle-même à un domaine d'activité. En 1965, elle fut ainsi la première banque à permettre aux élèves sortis de primaire supérieure d'accéder aux professions commerciales. Il fut opté pour une formation complète -- non reconnue à l'époque au plan fédéral --, embrassant de nombreuses disciplines et portant sur une période de trois ans.
Ce "faire de nécessité vertu" allait être à l'origine de l'essor de la formation interne. De plus en plus s'imposait en effet l'idée à la banque qu'une formation de base, aussi bonne soit-elle, ne pouvait que déboucher sur une impasse si elle ne faisait pas l'objet d'un perfectionnement continu.
Le moment était donc venu de doter l'Union de Banques Suisses d'un centre de formation. Si la formation commerciale et bancaire de même que celle des apprentis ont dès le début constitué les piliers de l'Ecole de Banque et de Cadres, l'éventail des cours s'est très rapidement élargi, offrant aux collaborateurs la possibilité de se former aussi bien dans des domaines spécifiquement bancaires tels les Changes ou la Bourse que dans des cours de portée générale abordant entre autres la technique de travail ou le traitement des réclamations. Une offre assez importante de cours de langues organisés le soir venait compléter le programme de formation.
De 1969 à 1971, l'UBS a ouvert des centres de formation dans sept autres villes, à Aarau, Bâle, Berne, Genève, Lausanne, Lugano et St-Gall. En 1975 est venu s'y adjoindre le Château du Wolfsberg réservé à la formation de la relève et de la Direction. L'internationalisation croissante des affaires bancaires et l'augmentation rapide des effectifs à l'étranger ont par ailleurs amené l'UBS à ouvrir il y a quelques années des centres de formation également à New York, Londres et Singapour.
La formule adoptée initialement, basée sur un enseignement donné par des
formateurs à temps complet assistés d'un personnel auxiliaire, continue de
s'avérer probante. Le monde de la banque en revanche a subi pas mal de
changements, les méthodes d'enseignement aussi. Quant au formateur
d'aujourd'hui, il ne correspond plus au profil du maître traditionnel, mais à
celui du modérateur et de l'animateur qui, s'aidant de supports techniques
modernes, s'efforce de donner des impulsions et de susciter l'intérêt de son
auditoire.
J. Wyss
Le marché japonais fait bande à part
La performance des actions et des obligations au premier trimestre a été décevante sur tous les marchés à quelques exceptions près. La palme est revenue à la Bourse de Tokyo qui, durant cette période, a enregistré une performance passagère de -20% avec des fluctuations journalières de l'ordre de +/- 5%. Ce comportement inhabituel illustre de manière flagrante l'indépendance du Kabutocho face au reste du monde. Rn relevant le taux d'escompte d'un point la Banque du Japon démontre qu'elle accorde une plus grande importance à la stabilité monétaire et des prix. Toutefois, cette mesure ne suffit pas à enrayer la faiblesse persistante du yen, laquelle n'est pas le seul facteur à peser sur la Bourse. En effet, la nette prédominance des investisseurs étrangers sur le marché des "futures", dont la morosité devrait persister pour l'instant, est aussi responsable de la forte volatilité et en particulier des reculs de cours importants. Les investisseurs institutionnels ont largement boudé le marché ces derniers temps. Cette attitude résulte non seulement de la montée des taux d'intérêt, mais aussi de la clôture de l'exercice comptable des sociétés à fin mars. Des ordres de vente de faible ampleur ont donc déjà exercé une forte pression sur les cours.
Nous n'escomptons aucun véritable revirement de tendance avant un nouveau relèvement du taux d'escompte ou un affermissement effectif du yen. Il n'y a donc aucune raison actuellement de proocéder à de nouveaux investissements en actions japonaises. Etant donné que l'environnement reste fondamentalement bon pour le reste de l'année, il incitera les investisseurs institutionnels, les opérateurs professionnels et les étrangers à revenir sur le marché. Les positions en valeurs japonaises ne devraient donc pas être liquidées précipitamment. La Bourse de Tokyo conserve dans tous les cas un potentiel de plus-values pour les douze prochains mois, cela malgré un risque accru à court terme.
Bien que l'on n'escompte aucun stimulant substantiel des taux d'intérêt sur le
plan mondial, nous restons optimistes quant au rendement des marchés boursiers
internationaux estimés entre 7 et 15%. Si l'évolution des Bourses européenes
nous semble la plus prometteuse - en Allemagne fédérale par exemple - le
facteur risque est également particulièrement élevé. Nous sommes plus réservés
pour le marché américain. Quant à la Bourse japonaise, elle est en revanche
#ttrayante, tant du point de vue des gains de change et des performances
qu'elle promet, pour les investisseurs opérant à long terme et acceptant les
risques.
Incertitude croissante
Sur les marchés financiers internationaux, les indices significatifs de l'orientation future des taux ont fait défaut en mars. L'évolution en dents de scie des rendements - écarts généralement faibles, mais se succédant rapidement - l'a bien illustré. Si le ralentissement escompté de la conjoncture mondiale se précise de plus en plus, il ne se dessine pour le moment pas de décélération de l'inflation. Le marché britannique notamment et le marché américain, quoique de façon moins prononcée, ont pâti de cette situation. En revanche, les craintes d'une hausse des taux, sur le marché obligataire allemand, qui s'est concrétisée en février ont partiellement disparu dans la perspective de l'union monétaire avec la République démocratique allemande. Des périodes de forte incertitude ont été déclenchées par la baisse des cours à la Bourse nippone et par la faiblesse du yen. C'est uniquement la politique opiniâtrement restrictive des banques centrales qui a constitué dans la plupart des cas le principal point d'ancrage.
Le spectre de la stagflation
Eu égard au ralentissement de la conjoncture aux Etats-Unis, la Réserve fédérale a été soumise aux pressions de l'Administration qui requérait un desserrement du carcan monétaire. Cependant, l'institut d'émission s'en est tenu à sa politique. A vrai dire, l'évolution actuelle du renchérissement ne justifierait guère une telle mesure. L'attitude de la Réserve fédérale a également eu pour conséquence que le marché obligataire américain n'a quasiment pas réagi au taux d'inflation de février, plus élevé que prévu, et que les rendements se sont repliés après des fluctuations, assez prononcées. En Grande-Bretagne, les tendances à la stagflation ont suscité en revanche de plus grandes préoccupations. Eu égard à la faiblesse de la livre et à la baisse de prestige du gouvernement Thatcher, ces tendances se sont traduites par une grimpée de trois quarts de point à 11,7% des rendements des obligations d'Etat, qui ont fortement fluctué.
Une légère détente s'est amorcée sur le marché obligataire allemand, après la notable hausse des rendements en février en raison des effets attendus de la réunification avec la République démocratique allemande. En l'occurrence, il s'agissait uniquement d'une atténuation des exagérations et non pas d'une nouvelle appréciation de principe. En effet, ni les facteurs de croissance et d'inflation, ni les besoins en capitaux et les mesures restrictives en matière de politique monétaire résultant de l'union monétaire prévue ne peuvent être quantifiés de manière précise. Les marchés obligataires français et néerlandais ont également tiré profit de l'accalmie sur le marché.
Signaux d'alarme émanant du Japon
C'est la tenue sur les marchés nippons qui a contribué au climat d'incertitude général. Après les longs tiraillements avec le ministère des Finances, la Banque du Japon a relevé le taux d'escompte d'un point à 5 1/4% le 20 mars, ce qui néanmoins n'a permis d'enrayer ni la baisse à la Bourse ni la faiblesse du yen. Par ailleurs, les liquidités épongées par des interventions sur le marché des changes sont retournées partiellement dans le système, sous l'effet d'opérations d'open market, si bien que le niveau des taux d'intérêt ne s'est guère modifié. Le fait que les investisseurs institutionnels n'étaient quasiment plus disposés à effectuer de nouveaux placements peu avant la fin de leur exercice à fin mars a eu une influence négative. Ainsi, les espoirs d'une détente, voire d'un redressement du marché ne devraient se concrétiser qu'au deuxième trimestre.
Consolidation sur le marché du franc
En mars, le marché financier suisse, qui a enregistré de légères oscillations de cours, s'est en général consolidé. Si les taux du court terme ont reculé en moyenne, les rendements sur le marché des capitaux ont continué à hausser. Le fléchissement temporaire de la rémunération des eurofrancs, qui avec 9% est demeurée nettement au-dessus de celle des marks et des dollars reflète principalement l'affermissement du franc sur le marché des changes, alors que la Banque nationale s'en tient à sa politique très restrictive. Vers la fin du mois, le taux de l'argent au jour le jour notamment a sensiblement haussé. Vu que malgré la politique axée sur la stabilité des prix à moyen et à long terme une nouvelle accélération de l'inflation est attendue, et qu'une détente prochaine des taux d'intérêt n'est pas en vue à l'étranger, la progression des rendements des obligations s'est poursuivie. Ainsi, la rémunération moyenne des obligations de la Confédération a grimpé à 6,58%, un sommet qu'elle n'avait plus escaladé depuis 1975. L'évolution récente a nécessité à mi-mars un nouveau relèvement d'un quart de point des taux des obligations de caisse à mi-mars.
En dépit du niveau élevé du loyer le l'argent, les émissions sont demeurées
nombreuses sur le marché suisse des capitaux. Pour les emprunts de débiteurs
suisses, la demande provenait presque exclusivement des banques. En ce qui
concerne les emprunts et "notes" en francs de
débiteurs étrangers, les demandes émanant du Japon, qui jusqu'ici dominait le
marché, ont été reléguées à l'arrière-plan, compte tenu de la faiblesse de la
Bourse de Tokyo. Cela a touché non seulement les emprunts convertibles et à
option, mais également les emprunts ordinaires. En revanche, un nombre
croissant d'émetteurs allemands et autrichiens ont fait leur apparition sur le
marché.
Glissement accéléré des cours
En mars, la tendance a été nettement orientée à la baisse. Au début du mois déjà, l'or a pâti des turbulences qui ont agité la Bourse de Tokyo et d'un dollar plus ferme. Peu avant le 15, et la première fois depuis le 4 janvier, le cours du métal jaune a passé au-dessous de la barre des $ 400 l'once. Après une courte reprise, il a à nouveau reculé durant la seconde quinzaine, conséquence d'un billet vert en légère baisse momentanée et de rumeurs faisant état de l'introduction par l'Union soviétique d'une couverture or pour le rouble. Par ailleurs, ni le renchérissement aux Etats-Unis qui, en raison du mauvais temps, avait progressé en janvier pour faiblir par la suite, ni l'incertitude quant aux réactions soviétiques dans le conflit lituanien n'ont soutenu l'or. Vers la fin du mois, la tendance à la baisse s'est renforcée car l'Union soviétique, face à ses problèmes de devises, intervient toujours plus sur le marché en tant que vendeur. En outre, les investisseurs nippons, vu la faiblesse du yen, ont profité de se désaisir de métal jaune compte tenu du cours élevé exprimé en monnaie japonaise. Finalement, le recul s'est encore accéléré par des ventes en provenance du Moyen-Orient.
Le 30 mars, l'or a clôturé à $ 368.50 l'once, l'argent à $ 4.98 l'once et le
platine à $ 474.50 l'once.
Marchés des changes
Les banques centrales au seuil de la confrontation?
L'accès de faiblesse de la Bourse japonaise et du yen, les développements politiques en Union soviétique et en Grande-Bretagne, les élections en RDA ainsi que le projet d'union monétaire interallemande ont occupé tour à tour le devant de la scène des marchés des changes en mars. L'attention s'est toutefois également fixée sur les divergences d'opinion se faisant jour entre les trois grandes puissances industrielles quant à la politique à suivre en matière de taux de change. L'absence de coopération tant au niveau des interventions sur le marché que dans le domaine des taux d'intérêt a donné à penser que les banques centrales étaient surtout préoccupées par des développements intérieurs et que, pour des questions de stabilité, elles cherchaient à revaloriser leur monnaie, ou du moins à ne tolérer aucune dévaluation.
Dollar plus ferme
Le dollar a évolué comme suit: Fr. 1.5000 le 1er mars, Fr. 1.4940 le 6, Fr. 1.5320 le 13, Fr. 1.5045 le 19, Fr. 1.5280 le 26 et Fr. 1.4940 le 30. Principal bénéficiaire des incertitudes planant sur le yen, le mark et la livre, le billet vert a également tiré parti des prévisions selon lesquelles la Réserve fédérale -- en dépit des exhortations du président Bush à une baisse des taux d'intérêt -- ne relâcherait pas sa politique monétaire au vu de la bonne santé de l'économie américaine et du niveau élevé de l'inflation. Les tensions entre Moscou et la Lituanie l'ayant rétabli dans sa fonction de valeur refuge, le dollar a encore accentué sa progression. Il a cependant cédé du terrain, notamment au lendemain des élections en RDA et à la suite d'interventions répétées des banques centrales. En fin de mois, les nouvelles faisant état des pressions croissantes exercées par la Trésor américain sur le Fed en vue d'un abaissement des taux d'intérêt ainsi que la nervosité ambiante à l'approche de la rencontre du G7 ont contraint le billet vert à se replier.
DM sous influence
Le mark cotait 1.7085 par dollar le 1er mars, 1.7215 le 2, 1.6790 le 19, 1.7200 le 26 et 1.6875 le 30. Par rapport au franc suisse, il se négociait à 87.80 pour cent unités le 1er mars et à 88.49 le 30. L'ampleur de la victoire de la coalition conservatrice (l'Alliance pour l'Allemagne) aux élections est-allemandes, ouvrant la voie à une union économique et monétaire rapide avec l'Allemagne fédérale, a permis au mark, quelque peu hésitant jusqu'alors, de réaliser sa meilleure performance mensuelle face au dollar. En dépit des perspectives conjoncturelles des plus favorables en Allemagne fédérale, il n'a pu toutefois se maintenir à ce niveau, les inquiétudes planant sur la stabilité des prix revenant de nouveau au premier plan.
Yen au plus bas depuis trois ans
Le yen s'échangeait à 149.60 par dollar le 1er mars, à 148.60 le 5, à 159.25 le
28 et à 157.35 le 30. Sur un fond de faiblesse de la Bourse japonaise,
d'inertie de la banque centrale dans le maniement des taux d'intérêt et
d'aggravation du contentieux commercial entre le
Japon et les Etats-Unis, le yen a amorcé une spectaculaire dégringolade. Pas
plus les milliards de dollars consacrés par la Banque du Japon au soutien de sa
monnaie que le relèvement d'un point à 5 1/4% du taux d'escompte, intervenu
malgré tout après de (trop) longues hésitations, n'ont réussi à enrayer le
mouvement. Même la reprise passagère de l'indice Nikkei en fin de mois est
restée sans effet sur le yen.
THH
La hausse des prix s'essoufle
En février 1990, l'
indice national des prix à la consommation
a
progressé de 0,3% à 119,5 points (décembre 1982=100). Les prix des groupes
instruction et loisirs (+2,1%), alimentation (+1,6%), ainsi que boissons et
tabac (+0,9%) ont été supérieurs à ceux de janvier. Du fait de la baisse de
près de 20% de l'huile de chauffage en l'espace d'un mois, l'indice du groupe
chauffage et éclairage a reculé de 10,8%. C'est pour la même raison que d'un
mois à l'autre, les prix des marchandises importées ont diminué de 1 %.
Simultanément, les marchandises suisses ont renchéri de 0,8%. En février, le
fléchissement du taux d'inflation à 4,9% n'est cependant pas le signe d'un
revirement de tendance, car la nouvelle augmentation des loyers prévue pour mai
donnera un élan supplémentaire au renchérissement.
L'
indice des prix de gros
a progressé de 0,2 % à 181,9 points (1963=100) en
février. Tandis que les prix des biens de consommation (+0,9 %), des matières
premières et des produits semi-finis (+0,4 %) augmentaient, ceux des produits
énergétiques et connexes reculaient de 2,5 % en un mois. D'une année à l'autre,
les prix de gros ont haussé de 2,3%.